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Depuis mardi, le liban est plongé dans la stupeur et la consternation. En effet, Beyrouth, la capitale, a été détruite en grande partie par deux explosions. Le bilan est lourd. Les derniers chiffres parlent de 149 morts, dont un ressortissant français et de 5000 blessés. On déplore également des dizaines voir des centaines de disparus ainsi que plus de 300 000 sans-abris.
Une enquête est en cours pour déterminer les causes de la catastrophe. La seule certitude pour le moment est que les déflagrations ont été provoquées par l'explosion de 2750 tonnes de nitrates d'ammonium.
La théorie de la négligence
Dès mardi, plusieurs sources évoquaient le fait que les douanes libanaises avaient demandé à plusieurs reprises l'évacuation de ce stock de produits jugés dangereux. Ces même sources précisent que cela faisait six ans que la situation traînait sans que personne ne s'en inquiète. Selon l'aveu même du premier ministre libanais ces produits, extrêmement dangereux, ont été stockés dans le hangar N°12 du port de Beyrouth. Selon les dernières informations, le nitrate d'ammonium aurait fait parti de la cargaison d'un navire russe. Ce bateau était parti en 2013 de Géorgie, en direction du Mozambique. Le cargo avait accosté au Liban et n'avait pu repartir et sa cargaison avait fini par être stockée, sans la moindre précaution, dans le port de Beyrouth.
La création d'un comité d'investigation
Face à la colère du peuple libanais, les autorités ont mis en place un comité d'investigation. Ce dernier a pour mission de faire toute la lumière sur les causes du désastre. Les autorités libanaises ont donné quatre jours à ce comité pour accomplir sa mission. Autant dire que les enquêteurs mettent les bouchées doubles et travaillent dans l'urgence. Selon le ministre des affaires étrangères, ce comité a été créé jeudi 6 août. « Nous prenons les choses très au sérieux » a encore déclaré le ministre. Il a rajouté que les coupables de ce crime affreux de négligences seront punis par un comité de juges ».
Des fonctionnaires et des responsables du port mis en garde-à-vue
L'enquête semble avancer à grands pas. Les enquêteurs libanais ont d'ores et déjà entendu un certain nombre de personnes qui travaillent au port. Le directeur du port, Hassan Koraytem a été mis en garde à vue. Tel semble également être le cas du directeur des douanes. Toujours est-il que la banque centrale du Liban a indiqué dès jeudi soir que les avoirs des deux hommes ont été gelés.
Selon le procureur militaire de Beyrouth, seize personnes sont pour le moment gardées à la disposition de la justice. Ces dernières sont pèle-mêle des hauts responsables du port et des douanes mais aussi de simples ouvriers qui ont travaillé à la maintenance du bâtiment dans lequel les explosions ont eu lieu. Mais les autorités libanaises ne veulent écarter aucune piste.
Une piste terroriste?
Ce vendredi 7 août, au courant de l'après midi, le président libanais monsieur Michel Aoun a évoqué la possibilité d'une intervention extérieure et a demandé à la france de lui fournir des images aériennes. Ce faisant les enquêteurs libanais veulent vérifier si des éléments extérieurs comme des avions ou des missiles auraient été présents dans l'espace aérien du Liban au moment de l'explosion.
De façon assez étonnante, Donald Trump, le président des Etats Unis avait lui aussi évoqué un attentat dans un premier temps. Mardi soir, peu après la catastrophe, le hezbollah avait été mis en cause par certains libanais. En effet, des habitants de la ville aujourd'hui totalement sinistrée lui attribuent la responsabilité du désastre.
Mais en même temps le chef de l'état libanais a rejeté toute véléité d'enquête internationale comme le président Macron le suggérait. Il préfère confier cette mission aux enquêteurs libanais.