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C'est une déconvenue qui ne doit surement pas faire plaisir à Julien Lepers. L'ex-présentateur vedette de France 3 vient de perdre son procès face à France Télévisions, au cours d'une bataille juridique qu'il menait depuis 2016.
Cette année-là, l'ancien présentateur de « Questions pour un champion » avait été évincé sans ménagement, après 28 ans de service, par France Télévisions, au profit de Samuel Étienne. Un revers qui avait fortement énervé Julien Lepers, qui estimait alors que son licenciement était « nul, car fondé sur une discrimination en raison de l'âge. » Selon lui, son départ était l'une des conséquences des propos tenus par Delphine Ernotte trois mois plus tôt sur Europe 1. « On a une télévision d'hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il faut que ça change ».
Les téléspectateurs lassés de Julien Lepers ?
Si les audiences de Julien Lepers lui étaient aussi reprochées, selon le présentateur, rien dans son contrat ne stipulait pourtant une obligation d'audience. FremantleMedia, la société de production de « Questions pour un champion » dont Julien Lepers était salarié, avait de plus justifié ce licenciement par un soi-disant « clivage » entre le présentateur et les attentes du public. Selon la société de production, Julien Lepers aurait généré une lassitude de la part des téléspectateurs, une bonne excuse pour lui faire prendre de la distance.
Ce ne sont pas des motifs juridiques. Le dossier est vide.
Une situation qui avait poussé Julien Lepers à aller aux prud'hommes et à demander des d'indemnités. Le licenciement de Julien Lepers avait beaucoup fait réagir à l'époque, car inattendu. La manière aussi avait profondément choqué Julien Lepers et son avocat. Ce dernier avait lors du procès en 2018, fait un plaidoyer de plus d'une heure pour défendre son client. « Julien Lepers est un justiciable comme les autres qui s'est retrouvé licencié après 28 ans de service pour des motifs discriminatoires et injustifiés. Fremantle a utilisé une technique de cow-boy. Ils ont trouvé deux arguments : une baisse d'audience et le fait que Julien Lepers n'incarnait plus la ligne éditoriale était devenu ringard. Mais ce ne sont pas des motifs juridiques. Le dossier est vide. »
Un plaidoyer qui n'a pourtant pas convaincu le tribunal des prud'hommes. Ce dernier a refusé toutes les demandes d'indemnisation de Julien Lepers.
- 1,4 euros d'indemnités pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse«
- 480 000 euros d'indemnités pour « les conditions brutales et vexatoires dans lesquelles s'est déroulé le licenciement »
- 500 000 euros d'indemnités pour préjudices d'images
- 800 000 euros de solde de tout compte
Son avocat compte faire appel
Toutes, sauf une : celle de son solde de tout compte à hauteur de 800 000 euros et correspondant à ses indemnités de licenciement calculées sur la base de son salaire mensuel de 39 907. Une déception pour Julien Lepers et son avocat, qui espéraient percevoir 2.6 millions d'euros de plus. Mais tout n'est pas terminé, l'avocat de l'ex-présentateur, désormais sans chaîne, a annoncé au Parisien vouloir faire appel de cette décision. « Mon client a obtenu le minimum, ne voulant pas attribuer des montants trop importants, le conseil de prud'hommes n'a pas été très courageux. Mais on gagnera le deuxième round. Nous avons tous les éléments pour prouver qu'on ne peut pas licencier une personne parce qu'on estime qu'elle est devenue ringarde. » L'espoir est donc toujours permis pour Julien Lepers, qui n'a pas souhaité réagir à cette affaire.