Les français des grandes villes attendaient à ce que cette mesure soit annoncée, puisque des rumeurs circulaient dans les médias quelques heures avant que le chef de l'État ne prenne la parole. Et mardi 13 octobre à 20h, Emmanuel Macron a effectivement annoncé qu'un couvre-feu allait être instauré à partir du samedi 17 octobre. A 21 heures, les français vivant dans les zones concernées auront l'interdiction de sortir, hormis pour aller travailler ou en cas d'urgence. Cette mesure concerne plus de 20 millions de français puisque c'est en région Île-de-France et dans huit métropoles françaises (Toulouse, Lille, Grenoble, Lyon, Montpellier, Lyon, Marseille, Rouan et Saint-Etienne) qu'il sera mis en place.
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La culture en grand danger
Bien des secteurs se retrouvent donc énormément fragilisés, à commencer par celui dont tout le monde parle, la restauration. Si même dans les zones où le virus circule le plus les restaurants peuvent rester ouverts, ils se voient privés du service du soir. « Personne ne viendra manger au restaurant à 18h30 » confiait un restaurateur inquiet. Ce sont des semaines compliquées qui s'annoncent, puisque ce couvre-feu, pour le moment annoncé comme durant quatre semaines, devrait sans doute s'étaler jusqu'au 1er décembre (soit six semaines). Il s'agit d'une mesure moins restrictive qu'un nouveau confinement, bien que de nombreux scientifiques ont expliqué qu'un confinement avant les fêtes de noël serait la seule façon de les sauver.
De son côté, le secteur de la culture se retrouve une nouvelle dans la tourmente. Depuis mars, ils sont des milliers, des techniciens aux intermittents du spectacle à ne plus avoir de revenu, ni de travail. Les salles de concert, de cinéma et de théâtre ont à peine pu rouvrir leurs portes (et avec des règles très strictes) qu'elles se retrouvent amputées d'une sérieuse partie de leur public.
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Roselyne Bachelot plaide pour un assouplissement des mesures
Les salles de cinéma, par exemple, enregistrent une perte spectaculaire de spectateurs, entre 50 (au mieux) et 70% (au pire) par rapport à l'année dernière. Se passer des séances du soir, c'est se priver de 50% du public qui se rend généralement au cinéma pour ces séances. Cela a en plus déjà des conséquences sur la programmation puisqu'un film très attendu comme Peninsula a déjà déplacé sa sortie, qui devait avoir lieu fin octobre.
De ce fait, la FNCF (Fédération Nationales des Cinémas Français) demande aux autorités de « permettre aux spectateurs de rentrer chez eux après la séance de 21 heures » et d'utiliser leur ticket comme d'un justificatif. Et ils ont trouvé le soutien de l'actuelle ministre de la culture, Roselyne Bachelot : « Cela me paraît plaidable. Les gens mettent trente minutes ou même une heure pour rentrer, le temps qu'il faut, c'est leur billet qui servirait de justificatif ». Elle assurait donc que le gouvernement allait « examiner cette demande, sous réserve bien sûr de l'évolution de la situation sanitaire ».
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jean castex ne veut aucune dérogation !
Ces maigres espoirs ont néanmoins été totalement balayés par le Premier Ministre français Jean Castex. En conférence de presse à Lille, il a affirmé qu'aucun assouplissement ne serait mis en place : « Ces règles doivent être les mêmes pour tous (…) Le couvre-feu est à partir de 21 heures, tout le monde doit être chez soi à 21 heures, sauf des exceptions très précises que j'ai énumérées hier. Je suis sûr que tout le monde va s'adapter, y compris le monde de la culture dont je connais les difficultés. Pour que des règles soient comprises, il faut qu'elles soient les mêmes pour tous. Nous déploierons tous les moyens pour amortir le choc »
Roselyne Bachelot n'a donc pas été entendue. Les concerts devront être à nouveau réprogrammés ou voir leur horaire être changées. Quant aux salles de cinéma ou de théâtre, les films ou oeuvres présentées devront se terminer suffisamment tôt pour permettre aux personnes de rentrer chez elles. On ne pourra savoir que dans quelques semaines si cette mesure drastique aura été efficace ou non pour palier à la diffusion du virus sur le territoire. Et comme Emmanuel Macron l'a rappelé, nous devrons vivre avec ce virus jusqu'à l'été 2021.