L’université de Brest utilise un système de chauffage inédit fonctionnant avec l’énergie produite par les déchets !

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Sur le campus de l’université de Brest se trouve une drôle de tour. Sur une espèce de carré noir, dissimulant la partie technique de la tour, se trouvent des cercles en inox, très brillants. Vue de loin, la tour à l’air d’être brinquebalante. On pourrait croire que quelqu’un s’est amusé à déposer des cercles sur le carré et qu’ils ont été posés là, sans qu’on ne se préoccupe de leur verticalité. Un petit dépassement à droite, un autre à gauche, on dirait une sorte de tour de Pise en inox qui aurait été redressée sans ménagement. L’illustration de la quadrature du cercle sans doute. Et pourtant, malgré cet aspect un peu échevelé, la tour en impose. Brillante comme un miroir, son toit se couvre d’arbustes. En fait, comme la robe de la fille du roi dans le conte de peau d’âne, la tour a la couleur du temps. Nuages, ciel bleu, gris ou noir, sans oublier le soleil voire la lune parfois, tout se reflète sur la brillante bâtisse.

Un bâtiment high-tech

En fait ce n’est pas que l’esthétique de la tour qui est remarquable. La tour aux mille reflets est un bijou de technologie. Mais de technologie durable. En fait, elle cache en son sein de l’eau. De l’eau chaude, telle une bouilloire géante. Le lecteur se demandera très certainement pourquoi la ville a jugé utile de construire une bouillote à ciel ouvert. En fait, c’est un système très sophistiqué de chauffage des locaux du campus de l’université. De plus, le système participe à l’écologie et à l’élimination des déchets. En effet, l’eau que contient la tour est chauffée par l’usine d’incinération de déchets ménagers et les chaudières du Spernot. En fait, cette déchetterie incinère les nombreux déchets et ordures ménagères, après tri préalable bien sûr. Ce système a été conçu pour fournir le réseau de chauffage urbain en eau chaude et en électricité. Ce système permet le chauffage de 25 000 équivalent-logement. La ville prévoit d’agrandir la structure pour pouvoir chauffer 10 000 logements de plus. Et c’est de là que vient l’énergie qui va chauffer l’eau de la tour du campus.

Le système de fonctionnement du miroir aux énergies

En fait, le système de la tour est basé sur une technologie relativement sophistiquée, mais ayant à sa base une idée très simple. En effet, cette tour engrange de l’énergie . Or, pendant le weekend les bâtiments du campus universitaire sont pour la plupart vides. Il est donc inutile de les chauffer. Mais, quand le weekend est fini, il faut faire remonter très rapidement le tout en température. Or, c’est là que va venir intervenir la tour. En effet, celle-ci est pleine d’eau chaude. Aussi, et afin d’éviter que l’université sollicite trop les chaudières, ce qui aurait un coût énergétique conséquent, l’eau chaude de la tour est injectée dans le circuit de chauffage du campus. Les locaux montent alors très rapidement en température sans qu’il y ait besoin d’énergie supplémentaire. Une fois cette opération faite, la tour va à nouveau stocker de l’eau chaude pour le lundi suivant pour pouvoir renouveler la même opération.

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Une innovation primée

Ce dispositif, créé par la ville de Brest a été primé dans la catégorie « ville intelligente » lors du challenge des défis urbains. En effet, l’ouvrage conçu par Dalkia est une première en France. C’est la première fois qu’un ouvrage fonctionne sur la base de ce principe. Bien sûr, le fait qu’il serve à chauffer les locaux du campus a été déterminant dans le choix d’implanter la construction à proximité de l’université. L’ouvrage est en service depuis 2016 à la satisfaction de tous. Espérons que cette initiative va inspirer d’autres régions.

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