Si les français ont tendance à penser que le coronavirus est derrière eux depuis la fin du confinement, la réalité est bien différente. Petit rappel des faits. En mars, face à l'augmentation drastique du nombre de personnes hospitalisées et pour soulager les hôpitaux de la France entière, le gouvernement d'Emmanuel Macron annonce aux français qu'un confinement est mis en place. Il sera prolongé plusieurs semaines, jusqu'au 11 mai, date de fin. Les jours qui ont suivi ont vu la réouverture des bars, restaurants, salles de cinémas, de sport ou théâtres. Le retour à la vie normale se faisait ressentir, et les français étaient heureux d'attaquer l'été libres.
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Gestes barrières et distanciation sociale toujours d'actualité
Mais Emmanuel Macron l'a précisé : le retour à la vie normal n'est pas pour tout de suite. Tant qu'un vaccin n'est pas créé, les français doivent faire attention et continuer à respecter la distanciation sociale et les gestes barrières. Pour rouvrir, les bars et restaurants devaient s'assurer que les clients ne soient pas trop prêts les uns des autres. Le masque était également devenu obligatoire dans les lieux clos, comme les transports en commun.
Mais durant l'été, le nombre de personnes contaminés n'a cessé d'augmenter. Rien de bien étonnant de prime abord puisque vous êtes nombreux à vous faire tester. Mais face à ces chiffres qui augmentaient bien trop vite, le masque est devenu obligatoire dans la plupart des grandes villes françaises, même à l'extérieur. Paris et Marseille sont en état d'alerte maximale et les bars ont dû fermer leurs portes. Un coup dur pour les restaurateurs, déjà fragilisés par le confinement il y a quelques mois.
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La solution de la bulle sociale ?
Le problème pour le gouvernement, c'est la sphère privée des français. Car c'est aussi (et surtout) lors de rassemblements privés que le virus se propage. Tout l'été, nous entendions parler de nouveaux clusters dans des mariages ou des fêtes d'anniversaire avec bien trop d'invités. Et le gouvernement ne peut pas surveiller chaque français.
Mais mercredi dernier, lors de sa prise de parole, Olivier Véran a employé le terme de bulle sociale. Afin de se faire comprendre, il demandait aux français de ne pas « multiplier les dîners » et d' »éviter de sortir plusieurs par semaine avec des personnes différentes« . Cela rappelle évidemment le procédé utilisé par la Belgique, dont l'efficacité n'a pas pour le moment été réellement prouvée.
Lorsqu'on parle de bulle sociale, on parle du fait que chaque individu n'a le droit de voir qu'un certain nombre de personnes, considérées comme des contacts rapprochés. Car c'est bien la multiplication des contacts qui favorise les contaminations. « Qui plus est, la période hivernale va favoriser les rassemblements familiaux en intérieur et de fait renforcer la promiscuité » explique l'épidémiologiste Carole Dufouil.
Les bulles sociales ont-elles fait leurs preuves en Belgique ?
A la sortie du confinement, le gouvernement belge a opté pour cette solution pour lutter contre la propagation du virus. On parle d'un pays qui possède l'un des taux de mortalité les plus élevés au monde. Les citoyens belges n'ont d'abord eu le droit de voir que les 15 mêmes personnes, avant que ce chiffre ne soit descendu à 5. Mais selon l'épidémiologiste Yves Coppieters, ce qui était à l'origine une bonne idée a été cruellement mal vendu et expliqué : « Ce qu'on entendait par contact rapproché n'a pas été assez bien défini. Le gouvernement y intégrait les échanges de plus de quinze minutes à moins d'1,50 m de distance sans masques et sans gestes barrière. Seulement, les transports en commun ne faisaient pas partie de ces contacts rapprochés selon le gouvernement, alors que tous les épidémiologistes s'accordent à dire que les métros ou les bus bondés représentent un vrai risque ».
Ce principe-là n'arrivera pas vraiment en France mais Olivier Véran a confié s'en inspirer. Mais nous ne devrions a priori pas avoir à choisir parmi nos proches un petit groupe à pouvoir voir chaque semaine. Cependant, l'épidémie continue d'évoluer, et il est important de trouver des solutions pour sauver nos aînés, ceux qui sont le plus fragiles face à ce nouveau virus.