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Le 4 août 2020 est une date qui est entrée dans l'histoire du Liban. En effet vers 6 heures du soir, une double détonation a été entendue dans le port de Beyrouth. Elle a totalement ravagé la ville. Le port a été détruit en grande partie et la moitié de la ville a été soufflée par la puissance de l'explosion. Le bilan est catastrophique. À ce jour on compte 180 morts et 300000 personnes se retrouvent sans abri. L'explosion a été d'une telle violence qu'on l'a entendue jusqu'à l'île de chypre qui est pourtant distante de plus de 200 km.
Deux déflagrations
En fait que s'est-il passé ce jour-là ? On ne sait pas exactement pour le moment ce qui a déclenché la catastrophe. Il faut savoir que l'explosion d'un stock de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium a soufflé la moitié de la ville. Ce produit est utilisé pour fabriquer des engrais azotés. Ce produit entre également dans la fabrication des explosifs. Des enquêtes sont en cours pour tenter de déterminer ce qui s'est passé exactement ce jour-là sur ce port du Moyen-Orient. Aujourd'hui on sait que cette explosion a été l'une des plus puissantes de tous les temps. C'est vrai qu'au début des estimations contradictoires ont eu lieu. Les scientifiques aujourd'hui en savent un tout petit peu plus sur la puissance de l'explosion. Si les premières rumeurs faisaient état d'une puissance bien plus élevée que la bombe qui a détruit Hiroshima, les estimations des scientifiques aujourd'hui sont un peu plus précises.
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L'analyse de l'université de Sheffield
C'est l'université de Sheffield qui a fait cette étude. Cette dernière a analysé toutes les images qui ont été postées sur les réseaux sociaux. C'était pour tenter d'estimer la progression de l'onde de choc dans la ville. Ils ont collecté 38 points de données. Ensuite l'université a coordonné ces éléments avec les photos et les vidéos qui ont été diffusées. Aujourd'hui, d'après ses calculs, l'explosion semble équivalente à une détonation de 550 à 1120 tonnes de TNT. On est loin de la puissance qui avait été annoncée au début et qui prétendait que c'était un multiple de la bombe lâchée sur Hiroshima. Aujourd'hui on estime que la déflagration a libéré une énergie d'environ un gigawatt/heure en quelques millisecondes. À titre de comparaison cela équivaut à l'énergie générée en une heure par 3 millions de panneaux solaires ou encore 400 éoliennes. Selon les chercheurs, l'énergie dégagée par cette catastrophe permettrait de nourrir plus de 100 foyers en électricité pendant au moins une année.
Une évaluation à prendre avec des pincettes
Il ne faut cependant pas oublier que cette évaluation comporte forcément des imprécisions à partir du moment où l'étude se base sur des données qu'il a fallu récolter après la déflagration. En effet, lorsqu'on tente de calculer la puissance d'une explosion, on se base sur le TNT. Or, on sait que le nitrate d'ammonium a un indice de 0,42 par rapport au TNT. Ceci signifie qu'une explosion de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium va être équivalente en puissance à une explosion de 1155 tonnes de TNT. Mais cela reste une estimation.
Le stockage joue
En effet, les conditions de stockage et l'âge du nitrate d'ammonium influent grandement sur sa puissance lors d'une explosion. Or, il semblerait que le stockage a été fait de façon totalement négligente. On peut partir du principe que ça a peut-être été une chance pour la ville. En effet, à partir du moment où le produit est âgé ou mal stocké, il libère moins d'énergie en cas de déflagration. Ceci signifie d'une certaine façon que la négligence qui a donné lieu à cette détonation a indirectement sauvé la ville. Mais là aussi, il est impossible de confirmer. Mais si le produit avait été correctement stocké et correctement manipulé, il n'y aurait sans doute pas eu d'explosion et Beyrouth ne serait pas aujourd'hui ce champ de ruine.