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Souvenez vous, la nomination du ténor du barreau Éric Dupond-Moretti comme ministre de la justice avait fait des vagues. En effet le conseil Supérieur de la Magistrature avait estimé dans un communiqué que c'était une déclaration de guerre contre la magistrature. Il faut savoir que l'ogre des Ardennes venait de déposer plainte contre certains magistrats qui s'étaient permis de mettre son téléphone sur écoute, illégalement. D'autres magistrats, surtout des procureurs, l'avaient eux aussi en travers de la gorge. En effet, et ce n'est pas un secret d'état, les procureurs détestent les avocats. Ils leur reprochent de défendre les prévenus. De plus, il faut savoir que de nombreux parquetiers détestent le nouveau ministre. En effet, certains lui ont fait de méchantes crasses. Karma diraient certains. Certes, le truculent avocat avait de suite demandé son omission et surtout retiré sa plainte contre ce service.
.@pierrecharon (@LesRep_Senat) interroge @NBelloubet sur le Parquet national financier : "Qu'entendez-vous faire face à cette crise de confiance de la justice, après que le 'mur des cons' ne soit pas suivi par le 'mur de la honte' ?"#DirectSénat #QAG pic.twitter.com/rXk69lIMM1
— Sénat (@Senat) July 1, 2020
Un rapport d'enquête de l'inspection générale des services
Par contre, une enquête réalisée par l'inspection général des services a été remise au ministre. Et cette enquête parle de soucis de déontologie notamment. En effet, il faut savoir qu'à l'époque le PNF avait fait faire des fadettes. Les fadettes sont des écoutes téléphoniques. Or, ce parquet avait mis plusieurs magistrats et avocats sur écoute, de façon illégale. Le nouveau ministre n'est pas chien. En effet, il n'a pas saisi le procureur de Paris comme il aurait pu le faire. En fait, le ministre s'est contenté de faire déclencher une enquête administrative. Certes, cela peut donner des sanctions à terme, mais ce ne seront pas des sanctions pénales. En fait selon les résultats de cette enquête administrative, le ministre pourra saisir ou non, le Conseil Supérieur de la Magistrature en vue de faire appliquer des sanctions aux magistrats concernés.
Dans son avis rendu public mercredi, le Conseil supérieur de la magistrature affirme qu'aucune pression n'a été exercée sur #ÉlianeHoulette, alors procureur national financier, mais demande néanmoins une #réforme du parquet. https://t.co/OGSn9s7WWv
— Anticor (@anticor_org) September 16, 2020
Une suite de la guerre Hollande Sarkozy
Trois magistrats sont concernés par cette procédure. En fait l'enquête préliminaire date de 2014, alors que François Hollande était président. Le parquet financier pensait qu'il y avait une taupe et il voulait savoir qui avait informé Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy de l'enquête contre lui. Enquête que Hollande avait initié. En fait, lors de cette enquête, le parquet aurait du informer et le juge d'instruction et le procureur général de Paris des écoutes. Ainsi, le parquet financier avait donc fait mettre sur écoute des dizaines de magistrats et d'avocats, dont également Dupond-Moretti qui n'était pas l'avocat de Sarkozy. De plus, le PNF s'était permis de géo-localiser l'avocat. Une atteinte inadmissible et totalement illégale due au fait que l'avocat avait essayé de passer un coup de fil à son confrère et ami, Thierry Herzog…Ni plus, ni moins.
De fortes têtes
En fait trois magistrats sont visés par cette enquête administrative. M. Amar le vice-procureur au PNF et madame Delaunay-Weiss, procureure adjointe sont concernés. L'enquête vise aussi Eliane Houlette, directrice du Parquet national financier au moment des faits et aujourd'hui en retraite. Or cette dernière a refusé de répondre aux questions de l'inspection générale des services. Elle juge cette structure illégitime, ce qui est effrayant de la part d'une personne chargée de poursuivre des infractions et de faire appliquer la loi. Bien entendu les syndicats de la magistrature, plutôt que de se pencher sur l'illégalité des actes réalisés, préfèrent parler de tentative de déstabilisation des juges par le ministère de la justice. Bref, ils ont visiblement encore du mal à digérer la nomination à la chancellerie de celui que certains considèrent comme le pire ennemi de la magistrature. Il est vrai que le conseil supérieur de la magistrature a la fâcheuse tendance à blanchir les magistrats dont il a à juger de la discipline et des faits attenants à la déontologie.