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Et si tout s'était arrêté pour « Acquittador » à cause d'un mauvais perdant ? Dans une sorte de feuilleton, « Sur les traces d'Eric Dupond-Moretti » revient sur les moments forts ou déterminants du parcours extraordinaire du garde des Sceaux. La Voix du Nord a déjà publié trois volets, et celui d'aujourd'hui est particulièrement croustillant. Dupond-Moretti se confie sur l'histoire qui a failli briser sa carrière… et qui pourrait peut-être ses tensions avec la magistrature depuis des années ?
« Je me retrouve dans un piège qui peut me coûter ma robe »
Depuis le dernier remaniement, le compagnon d'isabelle boulay est devenu ministre dans le domaine qui l'a fait briller : la justice. Si il a défendu la volonté d'un ministère humaniste et antiraciste lors de sa prise de fonction, le choix d'un successeur à Nicole Belloubet a fait grincer des dents du côté des magistrats.
Et pour cause : ses empoignades avec eux dans le cadre des affaires pour lesquelles il se bat et souvent, gagne, ne sont pas un secret. Certains, las de la médiatisation d'Acquittador et mauvais perdants lorsqu'il obtient gain de cause, sont parfois allés loin… trop loin. Avant les projecteurs et les victoires retentissantes des procès d'Outreau, de George Tron ou d'Abdelkader Merah, sa carrière a failli être détruite par un procureur.
Celui-ci a tout bonnement tendu un piège à Eric Dupond-Moretti, alors qu'il construisait tout juste sa vie de famille avec sa compagne. « Je me retrouve dans un piège qui peut me coûter ma robe », commence-t-il à expliquer dans La Voix du Nord. Le quotidien régional rappelle les faits : l'avocat s'est retrouvé empêtré dans une grave affaire judiciaire en 1993.
Fidèle à lui-même, il était parvenu à faire annuler le dossier d'un procureur pour vice de forme ; celui-ci, hargneux, aurait fait interpeller Dupond-Moretti. Il aurait été placé en garde à vue pour une histoire de stupéfiants sur les soi-disant dires de deux détenus. Un des chiens de la police a marqué l'arrêt sur le tapis de sa voiture ; les analyses ont révélé la présence de traces d'héroïne et de nicotine.
Il vit dans la peur au point d'avoir des idées noires
Cette histoire ne pouvait tomber à un pire moment de la vie de l'avocat : « Je venais d'acheter ma maison à crédit, mon épouse était enceinte de notre fils Clément« , s'émeut-il. Victime d'un piège, il vivra pendant près d'un an dans la peur de perdre son travail. Cette angoisse constante et la crainte des accusations qui pourraient le faire tomber alors qu'il est innocent feront même naître en lui des idées noires, selon une information de La Voix du Nord rapportée par Closer.
Heureusement après plusieurs mois, un policier a mis fin à son supplice. Il lui révélera que lors de son premier passage, le chien n'avait pas marqué d'arrêt. « Quelqu'un a déposé ces traces de stupéfiants pendant la perquisition de la maison« , ajoute-t-il. Les deux détenus qui l'avaient accusé font machine arrière, et le parquet lui présente même ses excuses. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à mettre en difficulté la magistrature pour défendre ses clients.