Consulter Masquer le sommaire
L'intervention devant les députés du Premier ministre Edouard Philippe, ce mardi 28 avril était très attendu par tous les Français, en attente de plus de précisions sur leur futur proche.
Alors que les effets du confinement se font de plus en plus ressentir, Edouard Philippe a présenté son plan pour sortir progressivement de cette difficile situation.
Au fur et à mesure de son allocution, le Premier ministre a attiré l'attention des députés sur un sujet particulier, mais essentiel : la santé de l'économie.
Edouard Philippe : inquiet, il alerte les députés
« Nous sentons que l'arrêt prolongé de la production de pans entiers de notre économie, que la perturbation durable de la scolarisation d'un grand nombre d'enfants et d'adolescents, que l'interruption des investissements publics ou privés, que la fermeture prolongée des frontières, que l'extrême limitation de la liberté d'aller et venir (…), présenteraient pour le pays, non pas seulement l'inconvénient pénible du confinement, mais en vérité celui, bien plus terrible, du risque de l'écroulement« , a déclaré Edouard Philippe.
Pour ne pas modérer sa parole, il a insisté : « Je n'emploie pas ce terme au hasard. On me reproche bien plus souvent la litote que l'exagération« .
Pour finir par conclure « Il nous faut donc, progressivement, prudemment, mais aussi résolument, procéder à un déconfinement aussi attendu que risqué« .
Edouard Philippe : il faut apprendre a vivre avec le Covid-19
Le ton est donné, pour le Premier ministre, il n'est pas envisageable de prolonger le confinement au-delà de la date indiquée par le président de la République, Emanuel Macron. En effet, il faut que le pays retrouve une activité régulière pour soutenir l'économie française.
Dans un monde idéal, il serait préférable d'avoir accès à un vaccin pour stopper la pandémie avant de retourner à « la vie normale » mais comme Edouard Philippe l'a fait remarquer, la perspective de trouver un vaccin contre ce coronavirus est lointaine, « d'ici 12 à 24 mois » précise-t-il et, « fonder une politique publique et organiser la vie des Français autour d'hypothèses aussi incertaines n'est pas envisageable. Il nous faut donc apprendre à vivre avec le Covid-19« .
Le plan de déconfinement annoncé par Edouard Philippe a pour ambition d'assurer un retour à la vie active de tous les salariés, en incluant toutes les précautions nécessaires pour que les entreprises soient en mesure de garantir la sécurité de tous leurs collaborateurs.
Le Premier ministre a insisté sur quelques points démontrant l'urgence de la situation :
- La moitié des salariés se trouvaient, fin mars, dans une entreprise dont l'activité s'est arrêtée ou a diminué de plus de moitié
- Le nombre de chômeurs (catégorie A) a enregistré une hausse historique sur un mois en mars.
- La Banque de France a évalué la contraction du PIB à environ 6% sur les trois premiers mois de l'année, faisant de la France une des premières grandes économies mondiales à entrer en récession.
Pour évaluer plus clairement cette situation inédite, l'Insee a prévu de publier jeudi une première estimation de la contraction du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre mais il s'agit déjà de la pire performance trimestrielle de l'économie française depuis 1945.