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Opération sauvetage ! Depuis la crise du Covid-19, le transport aérien traverse une période catastrophique avec des annulations de vols en série et des frontières fermées sur tous les continents. De nombreuses compagnies aériennes sont menacées de faillite si la crise dure. Une grande partie des salariés du secteur aérien en France se trouve actuellement au chômage partiel.
L’État français et néerlandais entendent déployer un programme d’aides conséquent pour empêcher une faillite du groupe Air France-KLM. Il faut dire que le groupe aérien constitue un fleuron économique à l’échelle européenne.
Pas de nationalisation prévue
Ainsi, Air France va percevoir une somme de 7 milliards d’euros de la part de l’État français. Ce soutien financier comprend 4 milliards d’euros d’emprunts bancaires garantis à hauteur de 90 % par l’État et 3 milliards d’euros d’emprunts directs par l’État lui-même. Un effort conséquent. A noter que Bruno Le Maire, le ministre de l’économie de la France, a indiqué qu’une éventuelle nationalisation n’était pas d’actualité pour le moment. Une telle décision aurait pu entraîner d’autres sollicitations de la part d’entreprises en crise.
350.000 emplois en jeu
De son côté, le gouvernement néerlandais souhaite verser entre 2 à 4 milliards d’euros d’aide pour la compagnie KLM. Plus de précisions seront bientôt données sur les modalités de cette aide. A noter que les États néerlandais et français détiennent chacun environ 15 % du groupe de transport aérien.
Un communiqué de presse commun franco-néerlandais a été rendu public. Les deux gouvernements assurent avoir « la même priorité pour Air France-KLM ». C’est-à-dire, tout mettre en œuvre pour amortir ce choc historique que traverse le secteur aérien. L’enjeu est de taille car près de 350.000 emplois directs et indirects dépendent de la bonne santé du groupe.
Des aides et des contreparties
Ces aides de l’État français ne vont pas se faire sans contrepartie pour Air France. En effet, le gouvernement va exiger que la compagnie mette tout en œuvre pour être rentable, tout en prenant en compte les questions environnementales. La compagnie va certainement devoir mettre en œuvre un plan de restructuration et abandonner ses lignes les moins rentables. Il faudra aussi certainement réduire les coûts de fonctionnement de la compagnie. Ben Smith, le dirigeant d’Air France-KLM a récemment indiqué que cette aide était indispensable. A noter que la compagnie Air France exploite aujourd’hui moins de 5 % de ses liaisons habituelles et moins de 10 % du côté de KLM.
Dans le secteur aérien, c’est la torpeur. Au début du mois d’avril, la baisse du trafic était de l’ordre de 80% par rapport à l’an dernier. L’avionneur Airbus va aussi être impacté par cette crise. Les commandes de nouveaux appareils risquent de chuter dans les mois à venir. Un dispositif d’aides va devoir aussi de mettre en place.